Love under the lights - Mia & Trevor - Montagnes

22h00, Montagnes

  Bon, on va admettre qu'il ne faisait pas vraiment chaud. Mais l'hiver à Asdryadr c'est long, alors si on attend l'été pour les soirées en amoureux on n'est pas rendu. Puis en plus ce n'est même pas encore l'hiver. Fin pas trop. Disons que l'herbe est juste givrée, pas recouverte de cinquante centimètres de neige et que, de ce fait, on peut considérer qu'il est encore temps de regarder les étoiles dans les bras de l'être aimé au milieu des montagnes. Et je compte bien profiter de cette possibilité. Puis avec les 90 kilos posés à côté de moi, je ne risque pas de choper froid, c'est moi qui vous le dis. Au pire, on sait comment se réchauffer... Je me serrai contre son épaule et fermai les yeux, mon univers ne se composant plus que de la fraîcheur de l'air nocturne, de son souffle chaud dans mes cheveux et de la pulsation de son coeur contre mon oreille. Je le savais pensif, comme toujours, mais on sentait tout de même à la lenteur et à la régularité du soulèvement de sa poitrine qu'il profitait autant que moi de l'instant. Je déposais un court baiser dans son cou, fascinée, comme au premier jour, par le plaisir que je prenais à sa seule présence.

- On pourrait rester comme ça des jours... non ? murmurais-je contre lui.

En réalité, je n'attendais pas vraiment une réponse, bien que je ne doutasse pas qu'il m'en fournisse une et que je la connaisse déjà. Bien sûr. Bien sûr que l'on aura pu rester là. Pour peu que le jour ne se lève jamais. Qui ne l'aura pas pu ? Y avait-il, réellement, une raison qui puisse pousser un être à s'écarter de cette présence qu'il recherchait depuis son premier souffle, son premier cri ? Permettez-moi d'en avoir le doute. Permettez-moi même en fait d'être certaine du contraire. On peut résister à l'amour. Jusqu'à ce qu'on l'accepte. Et à partir de ce jour plus rien ne peut nous le faire lâcher. Plus rien ne peut nous séparer de cette personne qui est en réalité plus qu'une partie de nous-même, mais tout simplement la seule chose à travers laquelle existe notre réalité et qui devient au premier croisement de lèvres, peut être même de regard notre unique raison de vivre. Je soupirai, heureuse. Peut être même pas. À quoi sert le bonheur lorsque toutes vos sensations résident dans cette chaleur, ce souffle et cette vie ? Même pas heureuse non, simple mot dénué de sens, juste entière, complète et totalement, pleinement, satisfaite d'entendre le cœur qui me tenait en vie battre dans sa poitrine, tout contre mon oreille.

22h10, Montagnes

Je m'allongeai contre lui, trop heureuse de cette proposition. Qui ne l'aurait pas été ? Vêtue d'une simple tunique de toile claire et d'un collant, je comptais grandement sur sa présence pour me protéger de l'hypothermie. Je glissai une main à l’intérieur de sa veste pour la réchauffer et enfoui mon visage dans son coup. Il me serra un peu plus contre lui et je souri. Toujours cette présence. Tout contre moi. Immuable. Solide. Rassurante. Affectueuse. Je relevai les yeux, déposai mes lèvre sur les siennes dans un court baiser et ris avant de prolonger notre embrassade. Je rouvris les yeux. La nuit était déjà installée mas je réussissais encore tant bien que mal à discerner ses traits dans le noir, d'autant plus que je les connaissais par cœur. Je promenai mes doigts sur son torse, suivant les courbes que je connaissais si bien et que j'appréciais tant. Un frisson de plaisir me parcouru. Je l'embrassai une seconde fois avant de glisser mes lèvres contre son oreille et de lui murmurer doucement :

- Tu sais que je t'aime?

La tête appuyée contre son épaule, je me laissai bercer par le bruit du vent dans les arbres des forêt montagnardes. Le monde entier autour de nous respirait le calme et la douceur, incitant l'âme à se calquer sur lui. L’atmosphère obligeais à se détendre, à soupirer, à sourire. Quelques lucioles semblaient flotter dans les airs un peu plus loin, comme de minuscules gouttes de lumière en suspension et sur l'herbe sur laquelle nous étions couché captait dans son givre les rayons lunaires, se parant de reflet d'argent.

22h20, Montagnes

  Je l'admirai quelques instants, puis il me répondit doucement :

- Et moi donc ma chérie, je t'ai ramené une petite surprise, tiens regarde.

Il tenait un petit paquet en cuir dans la main. Je souris. Ce n'était sans doute pas grand chose mais j'avais l'habitude de ses petits présent qui me réchauffait le cœur.

- J'ai trouvé ça pendant une chasse ou j’étais seul, j'ai pensé que ça te plairait...

Étant beaucoup trop fatigué pour tenter d'imaginer ce que ce pouvait être, je posait la main dessus. Je n'eut pas le temps de l'ouvrir, Trevor releva la tête. J'avais entendu un bruit derrière nous. Je m'assis. Je n'avait aucune armes sur moi, grossière erreur pour n'importe qu'elle habitant de notre pauvre planète, ravagée de bestioles immenses, improbables, et agressives.

- Trevor ?..